“Assises de l’alimentation en Wallonie jusque fin 2018, Etats généraux de l’alimentation en France, l’heure est au changement dans la production et la consommation agro-alimentaires. Mais consommateurs et producteurs n’ont pas attendu que les responsables politiques se penchent sur la question. Il semble bien que les champs et les étals, couplés aux nouvelles technologies, aient une longueur d’avance… En pleine crise des œufs contaminés au fipronil, nous vous proposons une rencontre avec ceux qui prennent soin de notre alimentation et qui travaillent à la mise en place d’un nouveau modèle de production/consommation
• Extraits choisis
• Fédérer les énergies pour produire et consommer mieux
Au Bureau économique de la Province de Namur, Marc Dehareng nous explique le contexte de ces changements. « Depuis 2012-2013, les crises se succèdent dans le secteur agro-alimentaire. On assiste à l’évolution des besoins du marché. Les gens ont envie de savoir ce qu’ils mangent pour préserver leur santé et veulent soutenir les agriculteurs. Ils se dirigent de plus en plus vers les produits locaux. Il ne s’agit pas d’un effet de mode. L’alimentation, c’est sacré, et de plus en plus de personnes commencent à réagir. L’envie de consommer des produits locaux et de qualité mais aussi le besoin de recréer du lien les amènent vers les circuits courts. Ce mode de consommation se développe et va continuer à le faire dans les années à venir. C’est vrai dans l’alimentation, mais aussi dans la construction, dans les services… » |
• Mon Plaisir, pour consommer autrement
Christine ouvre son coffre et en débarque quelques cajots de légumes fraîchement récoltés. Comme tous les vendredis après-midi, elle a fait la route depuis la ferme Champignol, à Surice, pour livrer ses commandes sur les hauteurs de Givet, dans une annexe de l’ancienne ferme en carrée de Mon Plaisir, occupée maintenant par Anne, Benoît et leurs enfants. Mon Plaisir, c’est aussi le nom de l’association créé par Anne il y a un peu plus d’un an pour valoriser les circuits courts et renforcer les liens entre petits producteurs et consommateurs. Le vendredi soi et le samedi matin, Anne ouvre donc ce local transformé en minuscule épicerie, où les produits bios, sagement alignés sur les étagères en bois, observent placidement les allées et venues des clients-adhérents, des bénévoles et des producteurs qui s’activent autour des commandes légumières du jour.
• Drive fermier : Cliquez… et dégustez !
Depuis quatre ans, les consommateurs français ont accès aux produits de l’agriculture en direct grâce au Drive fermier. Il s’agit d’une initiative des Chambres d’Agriculture qui ont voulu mettre en valeur les produits de la marque ‘Bienvenue à la ferme’, 100 % fermiers, locaux et du terroir. Leur engagement : des produits locaux à prix juste, de qualité et de saison, en toute convivialité et en utilisant le vecteur web. Concrètement, ce sont 124 points de retrait en France, dont 4 en Champagne-Ardennes (à Beauvoir-sur-Sarce, Charleville-Mézières, Saint-André-les Vergers et Saint-Dizier). Le principe : le consommateur choisi le Drive fermier le plus proche, fait son choix sur le site internet parmi les produits mis en vente par les producteurs participants et paie en ligne. Le jeudi, il se rend au point de retrait choisi pour récupérer sa commande. Le Drive fermier de Charleville-Mézières propose deux points de retraits, un à Charleville, l’autre à Sedan.
www.drive-fermier.fr/charleville
• François et Lucie, leurs poulets et leurs moutons
François, 25 ans, est un des quatre premiers travailleurs engagés par le groupement d’employeurs créé par Paysans-Artisans. Titulaire d’un bac en Agronomie Technique et Gestion agricoles, il est fils et petit-fils de fermiers. Autant dire qu’il a ça dans la peau, depuis toujours… Il partage son trois-quarts temps entre plusieurs fermes et l’assemblage des commandes.
Avec Lucie, 25 ans également, diplômée en Agronomie Nature et Forêt et employée à la Ferme pédagogique du Chant d’oiseaux à Landenne, ils viennent de lancer, début 2017, un élevage de poulets. « Le fait de faire partie d’une coopérative facilite les choses, expliquent-ils. Elle représente 70 à 80% de nos ventes. C’est très pratique : ils font notre pub et surtout ils s’occupent de la vente, un important gain de temps. Mais nous savons que nous devons aussi miser sur d’autres clients si nous voulons vivre de notre élevage.
• Paysans-Artisans, un modèle économique qui monte en flèche
Aux manettes, Benoît Dave et Thérèse-Marie Bouchat : « Paysans-Artisans, c’est un projet global de développement territorial qui vise un changement radical de la consommation. On est dans le cadre du circuit court, dans le sens de la connaissance et la reconnaissance du producteur par le consommateur. Et cela est vrai aussi avec les producteurs d’une coopérative sicilienne avec laquelle nous travaillons pour les agrumes. Ce n’est pas qu’une question de kilomètres, mais de proximité des valeurs.
Au départ d’une coopérative rassemblant l’offre de quelques producteurs sur une plateforme de vente en ligne, Paysans-Artisans a, au fil des années, adapté ses structures aux besoins du marché. Quatre axes en constituent aujourd’hui la structure :
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