Un ouvrage instructif, qui donne un autre regard sur un petit patrimoine qui façonne nos paysages, nous raconte l’histoire de nos régions et garde trace du travail des artisans de la pierre.
Un livre divisé en trois parties:
1. L’héritage médiéval
La croix du marché, la croix de chemin, la croix de station, la croix apotropaïque et expiatoire. L’espace consacré au cimetière.
2. La croix funéraire mosane, ses formes, inscriptions, images.
3. Florilège de photographies de 150 croix de pierre des diocèses mosans, classées par ordre chronologique, avec table des lieux.
Depuis la fin du 18ème siècle, les cimetières ont migré hors de la ville et aujourd’hui, ils quittent également des villages. Pas tous, car dans de nombreux villages de Belgique, le cimetière autour de l’église a gardé sa fonction séculaire. Mais leur aménagement, au cours du 19ème siècle, en a bouleversé l’ordre spatial.
Dans ces opérations s’est posée bien souvent la question de la suite à réserver aux monuments funéraires en place, mais qu’aucune famille ne réclamait. Elle a dû se poser avec plus d’acuité encore dans la région mosane, où la production de croix funéraires en pierre avait été immense.
Que sont devenus ces monuments ?
On en a détruit un certain nombre, mais il semble qu’une
crainte viscérale du sacré, qui émane du nom d’un mort, écrit de surcroit sur une croix, en a épargné certains.
Certaines pierres ont été encastrées dans les murs des églises, d’autres regroupées dans les jardins autour de celles-ci, ou dans les cimetières avoisinants. Se pose le problème de leur survie. A qui appartiennent-elles ? A la commune, à la fabrique d’église ? Certaines se trouvent dans les murs de monuments classés. La question est finalement celle de la conscience qu’il s’agit d’un patrimoine et de sa prise en charge.
Plus de 2500 croix funéraires, datant des 16ème, 17ème et 18ème siècles, survivent ainsi, comme l’écrit le titre de l’ouvrage, apparemment en déshérence. C’est un patrimoine, un héritage culturel que le présent ouvrage se propose de faire connaitre, ou de mieux connaitre.
L’auteur, Hadrien Kockerols, spécialiste passionné du patrimoine funéraire, est architecte et docteur en histoire, art et archéologie de l’Université de Namur. Il a publié, chez le même éditeur, la collection des Monuments funéraires en pays mosan (1999-2007), Les gisants du Brabant wallon (2010).
Le Monument funéraire médiéval dans l’ancien diocèse de Liège (2016) représente l’édition de sa thèse, soutenue à l’UCL en 2014, à l’âge de 84 ans.
À découvrir sur le site www.editionsnamuroises.be
Les croix funéraires de pierre, patrimoine mosan en déshérence, Hadrien Kockerols, Les Editions namuroises, 2018, 248p., 48 €