ZARBI, mon indic rencontré au café La civette, avait promis de m’avertir dès qu’il rencontrerait le grand-père de Manon, et j’étais décidé à ne pas quitter Revin avant d’avoir reçu son appel. Pour tromper mon impatience, j’ai arpenté la ville jusque dans ses ruelles, les voyettes. Au bout de deux jours j’en connaissais la superficie, le nombre d’habitants au dernier recensement, le nom de chaque rue, chaque place, chaque église, j’aurais pu en proposer la visite guidée à un groupe de touristes. J’ai même assisté à une triplette mixte organisée par la fédération ardennaise des joueurs de boules en bois. J’ai beaucoup flâné dans le vieux Revin, je savourais l’atmosphère bucolique du quai des Bateliers avec ses maisons à pans de bois, dont la fameuse Maison espagnole qui abrite un musée. Mais je ne visitais rien, je n’osais entrer nulle part, j’avais trop peur de manquer le signal. Et comme par hasard, tout le monde se mettait à me téléphoner, mes parents ou mes potes qui venaient aux nouvelles.
Je lisais aussi, de plus en plus souvent. Des noms d’écrivains surgissaient à tous les coins de rue, j’aurais tant voulu que Manon me les présente de sa voix mélodieuse, Emile Zola, George Sand, Victor Hugo, celui-là je l’avais déjà rencontré dans les autres villes, ça confinait au harcèlement, et j’ai résolu de m’informer à son sujet. J’ai acheté Les misérables à l’Intermarché tout proche et ça m’a plu (…..)
Mireille Maquoi http://mireille-maquoi.be/
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