publié le 16/07/21, CVdB
Paul Huybrechts, un artiste de taille, une expo à voir aux Archives de l’Etat à Namur, jusqu’au 27 août.
Une expo très instructive, l’histoire et l’oeuvre d’un grand artiste très modeste, méconnu dans son pays, reconnu internationalement. Une expo à la fois chronologique et thématique.
La longue ligne du temps qui habille le mur du rez-de-chaussée des Archives de l’Etat, à Namur, montre bien la longévité de Paul Huybrechts.
70 ans, 50 ans de carrière.
C’est pour cette raison que la Société archéologique de Namur a voulu lui rendre hommage. Il faut dire que la SAN est particulièrement sensible à la question des médailles, timbres et monnaies. Elle a constitué, au fil des ans, le 2e plus grand cabinet numismatique de Belgique.
Les vitrines se succèdent et racontent la progression du jeune artiste, salarié en Suisse et en Allemagne pour parfaire sa formation, puis indépendant ensuite lorsqu’il rentre en Belgique à 23 ans. Armé de solides compétences, Paul Huybrechts s’impose rapidement comme une référence dans l’art de la monnaie. Médailles, monnaies, matrices pour des timbres, il travaille aussi bien sur commande que sur des oeuvres personnelles.
Ce qui relie ces différentes thématiques, c’est la qualité et la finesse du travail, sa force d’innovation.
Si le grand public ne connaît pas forcément son nom, tous connaissent les timbres poste pour lesquels il a dessiné les matrices pendant 20 ans, notamment sur base des oeuvres de Redouté. Ci-contre, le premier timbre de l’artiste émis pour la fête de Noël de 1976, inspiré du Maître de Flémalle, Robert Campin, peintre primitif flamand, (1378- 1444). P. Huybrechts a reçu pour ce timbre le Grand Prix de la Ville de Bruxelles.
Pendant 20 ans aussi, il a travaillé à la conception de monnaies pour l’Etat belge, comme la pièce de 20 FB, en 1968. Ou une monnaie commémorative de 250 F, en 1999, pour le mariage du prince Philippe et la princesse Mathilde. Il a aussi réalisé des pièces pour l’Europe, comme le premier ECU, avant l’Euro.
Paul Huybrechts se distingue aussi par la qualité des ses médailles. Un dispositif interactif permet d’en découvrir quatre thématiques choisies parmi ses nombreuses réalisations : l’année européenne de la musique, en 1985, Europalia Mexique, l’Egypte ou encore la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. Thématiques expliquées et illustrées. Ici, on peut toucher les médailles. Ce qui permet de percevoir mieux encore la finesse du travail. Et d’appréhender toute la symbolique qui se cache derrière ces médailles.
A pointer également, ces sculptures à plusieurs mains, témoins de l’importance du collectif pour Paul Huybrechts. Fédérateur d’énergies créatrices.
L’expo montre aussi comment Paul Huybrechts joue avec l’émail pour augmenter la notion de profondeur. Une technique très sophistiquée.
Pour mieux connaître l’homme et ses valeurs, une interview en vidéo est projetée et une partie de son atelier trône en bonne place, au coeur de l’expo. L’occasion d’en apprendre davantage sur ses techniques de travail. Grâce aussi aux vidéos du graveur français Nicolas Solagnac, meilleur ouvrier de France.
Une expo vraiment surprenante, à voir absolument avant la fin du mois d’août.
Jusqu’au 27/08/21, du mardi au vendredi de 9h à 16h30. Entrée libre.
Archives de l’Etat à Namur, boulevard Cauchy, 41